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Les couleurs, les ombres

by Thomas Mery

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1.
Du sirop 07:36
j'observais les lignes brisées les fractures les lignes qui se croisaient sur le béton poli qui réfléchissait les pâles couleurs des murs je voulais me désaltérer boire cette eau, mais pas ce sucre je ne voulais pas boire cette eau trop sucré je ne voulais pas me souiller le sucre du sirop qui tombe lentement dans l'eau, dans le verre la transparence colorée du liquide et le flou des traînées de sucre des formes, comme une lave qui descendait lentement puis remontait le flot d'une pensée, un trait de lumière des réflexions, des filtres, des couleurs qui changent les couleurs des autres choses ces choses qu'on voit à travers les bruits du dehors le choc de l'arrière de ma tête conte le mur et ce son sourd, le léger tremblement du mur, ce mal de crâne Je me réfugie dans le couloir et je vois presque le souffle du ventilateur et cette tête qui tourne et ronronne te menace presque, dis tu comme pendant la guerre le bruit des mitrailleuses qui couvre le bruit des hélicoptères cette tête, ces pales la mitraille qui crépite, frappe à de courts intervalles chaque balle qui s'enfonce, pénètre et déchire c'est la guerre, la mienne, civile et polie c'est celui-là contre moi et celui-là c'est moi c'est celui-là contre moi et celui-là c'est moi celui que je regarde et veux tenir en joue, que je devine mais ne vois pas et l'eau, mon eau, qui coule à contre courant, cette eau, ce sucre, se mélangent c'est ce que j'imagine dehors ou dedans, dans ces autres vies, ces vies de peines, vides et pleines, à genoux, à prier, à demander pardon, d'avoir fait du mal, d'avoir laisser la place à ce mal là, ma peine et mon mal à moi, mon mal et mon bien à moi je les enlace et je les lie pour qu'ils ne se répandent pas pour moi, pour mon bien à moi, encore et encore à espérer et à refaire, à ressasser, à en pleurer encore et encore Il y aussi le bruit des stores en plastique qu'on remonte pour laisser passer l'air et qu'on laisse redescendre pour essayer d'avoir moins chaud, pour bloquer le soleil. Les cales qu'on met sous les portes, les nuques qu'on mouille, les infusions glacées Mais surtout, surtout, les plafonds qu'on scrute, le jour ou la nuit, les sols qu'on habite, sur lesquels on se tort les respirations qu'on arrive pas à prendre la patience qu'il faut avoir et la confiance le remue-ménage, les poussées, les plongées, l'expérience et cette chaleur et comme par enchantement, un matin ou un soir, le souffle de l'extérieur qui vient ponctuer des jours à se chercher c'est mal je dis c'est ce que je dis là, à moi, bien, à moi dis moi, dis le moi, c'est bien, que c'est bien mais à qui ? à moi ? à toi ? et encore, et ce bien, et ce mal que je n'entendais plus tellement il y avait de bruit la mitraille, les pales, l'air, le souffle, le flot, le sucre
2.
Ma peau qui sentait le froid et sur le doigt la matière malade, d'on ne sait quoi qui va mourir mais reste là, ne bouge pas L'accent de cette voix qui s'ennuyait à ... à regarder l'herbe et ces couleurs passées qui rappelaient le ton de cette voix, inquiète et incapable de sourire au ciel, au tumulte, à l'eau, et au, et au et au genou à terre je me souviens du couloir bleu et de la lumière blanche qui filtrait à travers les voilages et du grand bureau vert et de l'orange foncé au sol mais je ne me souviens pas des ciels ou alors ou alors de la pluie, de mes avis tranchées et du jour qui tombait ou peut être se levait de ces têtes levées, de ces questions posées à ces yeux à ces bouches à la branche à la fleur blanche à mon coeur bien sûr à la violence mais il est tôt mon dieu qu'il est tôt Et c'était long, l'attente, la lente inspiration qui se mélangeait aux images d'arbres et de jardins qui faisait dans la bouche, dans le fond une impression de déjà-vu ou d'aurait bien voulu se mélangeait à cette aspiration qui s'immisçait et venait tout compliquer et un rapide mouvement de tête vers l'intérieur le contre-jour et le bruit aux tempes qui s'accélérait quand je me rappelai quand je me rappelai Des accès soudain, qui surprenait, toujours même quand on savait que ça avait toujours, toujours été là, comme si on était jamais, jamais, vraiment préparé à ça, que c'était la première fois Et c'est la pluie qui fait ça grandir les arbres trembler les arbres et ces segments qui se remplissent rapidement ce liquide qui se solidifie et fait craquer les branches d'un arbre bleu et rouge, comme un réseau et des morceaux qui en touchent d'autres ... des filaments, transparents qui s'allument et c'est ... mais ça ... on le savait, on le savait mais jours après jours, on pense que ce n'est pas vrai que le vent ne fait rien plier du tout que ce n'était qu'une image qui s'est dissoute qu'on a rêvé puis qu'on s'est éveillé et on le pense mais jamais on ne le sait mais on y croit jusqu'à la prochaine fois que c'est la pluie qui fait ça grandir les arbres trembler les arbres
3.
“La poussière qui se mêle au sang versé se transforme en boue rouge et le sang, dans la couleur qu’il a, s’écoule du corps par méandre sur la poussière.” (Leonard De Vinci - carnets) c'est comme dans la verte vallée de mon rêve où des monstres paissent et des barrages cèdent c'est comme un rêve que je fais où je vois des serpents de mer se changer en vers et fouiller la terre this is to be sung at a very fast pace do I realize some things I can't do and I am in a tree looking at the line that separates the sky from the land I am in a car, crossing a country this is to be said in a very low voice but do I understand what it takes to be real quiet and I am underground and the light has gone off looking below and above well, it's quite the same Et pendant ce temps là De vagues souvenirs de cette terre et des traces qu'on y laisse ce temps ces déviations ces extractions ces sauts ces glissements ces pauses Et pendant ce temps là des déplacements des bonds en avant Et pendant ce temps ... Il y a ... la certitude d'une plaisanterie, du rire. Il y a des jours, l'emprunte du fer, le travail, la légèreté, la faineantise, l'orgueil, la peur Et une rue, petite, entre deux, le tour que j'en fais, la panique. Saisi, vite, souvent, trébuche. Vite, tu comprends. La stupeur, le silence. Je veux dire l'émoi, l'arrêt net et le tranchant. le passage, presque, de là à là à là à là, la la la la la “Nous avançons dans un sentier glissant et dur. J’ai les jambes constamment dans les ronces, elles me grattent d’une façon insupportable. Le sentier passe à travers des buissons et des touffes de hautes orties, mêlées dans des toiles d’araignées avec les feuilles roses des merisiers qui viennent s’y coller quand elles tombent” (A. tarkovsky - Le miroir - scénario littéraire) Les visages et les frustrations et les comparaisons. Les défilés et les étroites liaisons et j'arrachai les feuilles des arbres à mesure qu'il se faisait plus sombre, je ne voyais rien, je voulais. “Du côté où tombe la lumière, ce mélange d’air, de fumée et de poussière paraîtra plus clair que du côté opposé. Et plus profond seront les combattants dans ces ténèbres, moins ils seront visibles et moindre sera la différence entre leurs couleurs et leurs ombres.” (Leonard De Vinci - carnets) This is to be passed from me to as many as my voice can reach but I am on a slope that I can sense is steep but only sense not see for if there is light now not yet have I opened my eyes It is far too scary to look at the hill's top as I am crouching and crawling I'm thinking of flatlands and I can hear gunshots I can hear gunshots “Tu verras certains vainqueurs laissant le champs de bataille et sortant de la mêlée en s’essuyant des deux mains les yeux et les joues couvertes de la saleté qui s’est formée des larmes mélangées de poussière qui coulent de leurs yeux.” (Leonard De Vinci - carnets) it's nothing like virtuality only it’s dots and curves the green and blue patches the huge windows giving on concrete spaces Lui : “Non mais ces racines qu’il y a ici ... les buissons, l’herbe ..., Ca ne vous est jamais passé par la tête que les plantes aussi, elles peuvent sentir, avoir une conscience ? Peut être même comprendre ! ... Les arbres, ce noisetier, là” Elle : “C’es un aulne ...” Lui : “Quelle importance ! Un aulne, un noisetier ... Vous voyez - il bouge, il tangue ! ... C’est nous, tous, qui courons, qui nous agitons, qui disons des platitudes ! C’est parce que nous ne croyons pas en la nature ! C’est une espèce de méfiance, de trop grande hâte, je ne sais pas ! Le manque de temps pour réfléchir !” (A. Tarkovsky - Le miroir - scénario littéraire) je pensai à cette terre à cette eau à ces tâches vertes et bleues aux fenêtres immenses au silence aux fenêtres, au silence
4.
Je te demande de me raconter ta journée de m'expliquer ce que tu as fait Je te demande de m'expliquer s'il te plait ces trucs, ces choses que tu fais mais est ce que je comprendrai et qu'est ce que j'en saurai qu'est ce que j'en ferai Des cris, des sirènes, de l'amour, de la colère des cadavres les sourires et les cicatrices de la honte, la réserve Voir, se taire, S'allonger par terre regarder tes gestes et ne plus réfléchir accepter, regarder comme toi, te regarder, toi, faire comme toi Est ce que nous nous sommes trompés ? Nous sommes nous menti ? en se regardant ou en se parlant ? A trop se projeter, à croire Je tournoyai à toute vitesse, je voyais les feux qu'on allumait on me regardait je le savais on murmurait, on murmurait Assez ! Assez ! Comment osez vous ? Comment osez vous ? et ce verre d'eau qui vole en éclat, l'élan, l'élan pour ne pas tomber pour ne pas accélérer la culbute, la cabriole. Je ne vois plus, ou non, j'ai juste les yeux baissés, ce n'est rien, cette honte, ce n'est rien Je te demande de me raconter ta journée Je ne vois rien mais c'est que j'ai les yeux fermés ce n'est rien, Je te demande de m'expliquer s'il te plait ces trucs, ces choses que tu fais Du soleil, les brûlures, de la patience la vertu, la vertu, des respirations lentes et des sourires, pour de vrai, comme le vrai monde, le petit monde seul, le seul, où je m'allonge avec mon rien contre le tien, où je me sers Des cris, des sirènes, de l'amour, de la colère des cadavres, des sourires et des cicatrices, de la honte la réserve
5.
Ça 05:48
Ca c'est un objet qui traverse le ciel et ça, ça passe devant ma fenêtre ça prouve que l'air est fluide et que je suis assis là Ca c'est un objet qu'on regarde et qu'on s'étonne de suivre du regard qu'on s'étonne de trouver si rapide que c'est une petite chose d'ici qu'elle se déplace vite seule là bas c'est dans ce champs ouvert et si plein de lumière qu'un objet blanc se déplace et traverse l'espace qu'on observe sa marche, qu'on peut suivre sa trace au trait qu'il laisse, à cette ligne droite Mais comment, comment, en mesurer l'importance ? Comment ? Des choses posées, comme des masses en mouvement pouvoir en faire le compte les mettre côte à côte jusqu'à ce qu'on se rende compte que tout bouge toujours que tout bouge Et comme je hais ces pauses et combien j'aimerai tenir le verre à moitié plein fermement dans ma main je sais combien nous dépendons cet omment nous nous en défendons en fabriquant des sens avec des pareils avec des ... All I know is that you’re caught in you’re so called truth it’s a home you’ve locked yourself into and it’s a shame you gathered all you could to backup all your weaknesses and to share all your fears it’s a shame you call them family Would you tell them, how much you’re scared and blind but shameless it’s a shame ... mais des consonnes changent et changent le sens
6.
En silence 05:01
je rêvai, je crois, la plupart du temps en silence ou en tous cas je ne me souvenais que très rarement du son de mes rêves et parfois (parfois) je sais qu'on me parlait je me souviens que leur lèvres bougeaient mais je n'entendais pas les mots qu'ils me disaient même si, sans savoir comment, c'est vrai je comprenais enfin ces mots ce n'étaient rien il y a bien pire que ça très rares étaient les moments de musique, très rares étaient ces moments là, et par exemple si je rêvais de loups c'était le blanc de leurs dents qui m'impressionnait du sombre de la forêt dont je me souvenais du nombre d'yeux qui me fixaient même s'ils avaient grondé qu'entre eux ils s'étaient appelés qu'ils avaient aboyé dans mon sommeil leurs hurlements, leurs gémissements, leurs jappements, je devais les imaginer, il fallait les imaginer Et enfin, qu'est ce que j'entendais et qu'est que j'inventais et qu'est ce que je taisais mais enfin ...

about

Thomas Mery compose des chansons avec sa guitare et sa voix, une
sorte de folk intime et bousculé qui dessine un univers poétique et
singulier. S’appuyant sur un jeu de guitare riche et précis il chante des
textes qui expriment sa fascination pour le merveilleux du quotidien,
la magie des rêves et de l’inconscient.

« Sorte de lien invisible entre les empreintes vocales d’un Dominique A
et les canevas folks finement tissés par Nick Drake. »
Mouvement

« Du désespoir et de l’enchantement. [...]
Thomas Mery est de ces singuliers qui transforment la chanson d’ici en source vive. »
L’Oreille absolue - Entretien avec Richard Robert

« Déconcertant. Fascinant. Un poète. »
Trois Couleurs | MK2

credits

released May 31, 2011

all tracks written by Thomas Mery

Thomas Mery played the guitar and sang
Stéphane Bouvier composed and played all bass, clarinet and bass clarinet parts
Jérôme Lorichon composed and played all drums, trumpet, waves and piano parts
Miguel Constantino composed and played additional guitar parts on ‘En silence’

recorded by Miguel Constantino @ La Maison Noire – June 2010
additional recordings by Stéphane Bouvier and Thomas Mery @ Push – Paris – July 2010
mixed by Thomas Mery @ Push – Paris – August/September 2010
mastered by Taylor Deupree
cover artwork by Guillaume Serve

license

all rights reserved

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Thomas Mery Ile-de-France, France

Thomas Mery compose des chansons avec sa guitare et sa voix, une
sorte de folk intime et bousculé qui dessine un univers poétique et
singulier. S’appuyant sur un jeu de guitare riche et précis il chante des
textes qui expriment sa fascination pour le merveilleux du quotidien,
la magie des rêves et de l’inconscient.
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