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1. |
Du sirop
07:36
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j'observais
les lignes brisées
les fractures
les lignes qui se croisaient
sur le béton poli
qui réfléchissait
les pâles couleurs des murs
je voulais me désaltérer
boire cette eau,
mais pas ce sucre
je ne voulais pas boire cette eau trop sucré
je ne voulais pas me souiller
le sucre du sirop qui tombe lentement dans l'eau, dans le verre
la transparence colorée du liquide et le flou des traînées de sucre
des formes, comme une lave qui descendait lentement puis remontait
le flot d'une pensée, un trait de lumière
des réflexions, des filtres,
des couleurs qui changent les couleurs des autres choses
ces choses qu'on voit à travers
les bruits du dehors
le choc de l'arrière de ma tête conte le mur et ce son sourd,
le léger tremblement du mur,
ce mal de crâne
Je me réfugie dans le couloir
et je vois presque
le souffle du ventilateur
et cette tête qui tourne et ronronne
te menace presque, dis tu
comme pendant la guerre
le bruit des mitrailleuses qui couvre le bruit des hélicoptères
cette tête, ces pales
la mitraille qui crépite, frappe à de courts intervalles
chaque balle qui s'enfonce, pénètre et déchire
c'est la guerre, la mienne, civile et polie
c'est celui-là contre moi et celui-là c'est moi
c'est celui-là contre moi et celui-là c'est moi
celui que je regarde et veux tenir en joue,
que je devine mais ne vois pas
et l'eau, mon eau,
qui coule à contre courant,
cette eau, ce sucre, se mélangent
c'est ce que j'imagine
dehors ou dedans, dans ces autres vies,
ces vies de peines, vides et pleines, à genoux, à prier,
à demander pardon, d'avoir fait du mal,
d'avoir laisser la place à ce mal là,
ma peine et mon mal à moi, mon mal et mon bien à moi
je les enlace et je les lie pour qu'ils ne se répandent pas
pour moi, pour mon bien à moi,
encore et encore
à espérer et à refaire,
à ressasser, à en pleurer
encore et encore
Il y aussi le bruit des stores en plastique
qu'on remonte pour laisser passer l'air
et qu'on laisse redescendre
pour essayer d'avoir moins chaud,
pour bloquer le soleil.
Les cales qu'on met sous les portes, les nuques qu'on mouille, les infusions glacées
Mais surtout, surtout, les plafonds qu'on scrute, le jour ou la nuit,
les sols qu'on habite, sur lesquels on se tort
les respirations qu'on arrive pas à prendre
la patience qu'il faut avoir
et la confiance
le remue-ménage,
les poussées, les plongées,
l'expérience
et cette chaleur
et comme par enchantement, un matin ou un soir,
le souffle de l'extérieur
qui vient ponctuer
des jours à se chercher
c'est mal je dis
c'est ce que je dis
là, à moi, bien, à moi
dis moi, dis le moi, c'est bien, que c'est bien
mais à qui ? à moi ? à toi ?
et encore, et ce bien, et ce mal
que je n'entendais plus tellement il y avait de bruit
la mitraille, les pales, l'air, le souffle, le flot, le sucre
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2. |
Ou de la pluie
06:29
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Ma peau qui sentait le froid et sur le doigt la matière
malade, d'on ne sait quoi
qui va mourir
mais reste là, ne bouge pas
L'accent de cette voix qui s'ennuyait à ...
à regarder l'herbe et ces couleurs passées
qui rappelaient
le ton de cette voix,
inquiète et incapable
de sourire au ciel,
au tumulte,
à l'eau,
et au, et au
et au genou à terre
je me souviens du couloir bleu et de la lumière blanche qui filtrait à travers les voilages
et du grand bureau vert et de l'orange foncé au sol mais je ne me souviens pas des ciels
ou alors
ou alors de la pluie, de mes avis tranchées
et du jour qui tombait ou peut être se levait
de ces têtes levées,
de ces questions posées
à ces yeux
à ces bouches
à la branche
à la fleur blanche
à mon coeur bien sûr
à la violence
mais il est tôt
mon dieu qu'il est tôt
Et c'était long, l'attente, la lente inspiration
qui se mélangeait aux images d'arbres et de jardins
qui faisait dans la bouche, dans le fond
une impression de déjà-vu
ou d'aurait bien voulu
se mélangeait à cette aspiration
qui s'immisçait et venait tout compliquer
et un rapide mouvement de tête vers l'intérieur
le contre-jour et le bruit aux tempes qui s'accélérait quand je me rappelai
quand je me rappelai
Des accès soudain,
qui surprenait,
toujours
même quand on savait que ça avait
toujours, toujours été là,
comme si on était jamais, jamais, vraiment
préparé à ça,
que c'était
la première fois
Et c'est la pluie qui fait ça
grandir les arbres
trembler les arbres
et ces segments qui se remplissent rapidement
ce liquide qui se solidifie
et fait craquer les branches
d'un arbre bleu et rouge,
comme un réseau et des morceaux qui en touchent d'autres ...
des filaments,
transparents
qui s'allument
et c'est ...
mais ça ...
on le savait, on le savait
mais jours après jours, on pense que ce n'est pas vrai
que le vent ne fait rien plier du tout
que ce n'était qu'une image
qui s'est dissoute
qu'on a rêvé
puis qu'on s'est éveillé
et on le pense mais jamais on ne le sait
mais on y croit jusqu'à la prochaine fois
que c'est la pluie qui fait ça
grandir les arbres
trembler les arbres
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3. |
Au fenêtres immenses
11:44
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“La poussière qui se mêle au sang versé se transforme en boue rouge et le sang, dans la couleur qu’il a, s’écoule du corps par méandre sur la poussière.” (Leonard De Vinci - carnets)
c'est
comme dans la verte vallée de mon rêve
où des monstres paissent
et des barrages cèdent
c'est comme un rêve que je fais où je vois des serpents de mer
se changer en vers
et fouiller la terre
this is to be sung at a very fast pace
do I realize some things I can't do
and I am in a tree looking at the line
that separates the sky from the land
I am in a car, crossing a country
this is to be said in a very low voice
but do I understand what it takes to be real quiet
and I am underground and the light has gone off
looking below and above
well, it's quite the same
Et pendant ce temps là
De vagues souvenirs de cette terre
et des traces qu'on y laisse
ce temps
ces déviations
ces extractions
ces sauts
ces glissements
ces pauses
Et pendant ce temps là
des déplacements
des bonds en avant
Et pendant ce temps ...
Il y a ...
la certitude d'une plaisanterie, du rire.
Il y a des jours, l'emprunte du fer, le travail, la légèreté, la faineantise, l'orgueil, la peur
Et une rue, petite, entre deux, le tour que j'en fais, la panique.
Saisi, vite, souvent, trébuche.
Vite, tu comprends.
La stupeur, le silence.
Je veux dire l'émoi, l'arrêt net et le tranchant.
le passage, presque, de là à là à là à là, la la la la la
“Nous avançons dans un sentier glissant et dur. J’ai les jambes constamment dans les ronces, elles me grattent d’une façon insupportable. Le sentier passe à travers des buissons et des touffes de hautes orties, mêlées dans des toiles d’araignées avec les feuilles roses des merisiers qui viennent s’y coller quand elles tombent” (A. tarkovsky - Le miroir - scénario littéraire)
Les visages et les frustrations et les comparaisons.
Les défilés et les étroites liaisons
et j'arrachai les feuilles des arbres à mesure qu'il se faisait plus sombre,
je ne voyais rien, je voulais.
“Du côté où tombe la lumière, ce mélange d’air, de fumée et de poussière paraîtra plus clair que du côté opposé. Et plus profond seront les combattants dans ces ténèbres, moins ils seront visibles et moindre sera la différence entre leurs couleurs et leurs ombres.” (Leonard De Vinci - carnets)
This is to be passed from me to as many as my voice can reach
but I am on a slope that I can sense is steep
but only sense not see
for if there is light now not yet have I opened my eyes
It is far too scary to look at the hill's top
as I am crouching and crawling
I'm thinking of flatlands and I can hear gunshots
I can hear gunshots
“Tu verras certains vainqueurs laissant le champs de bataille et sortant de la mêlée en s’essuyant des deux mains les yeux et les joues couvertes de la saleté qui s’est formée des larmes mélangées de poussière qui coulent de leurs yeux.” (Leonard De Vinci - carnets)
it's nothing like virtuality
only it’s dots and curves
the green and blue patches
the huge windows
giving on concrete spaces
Lui : “Non mais ces racines qu’il y a ici ... les buissons, l’herbe ..., Ca ne vous est jamais passé par la tête que les plantes aussi, elles peuvent sentir, avoir une conscience ? Peut être même comprendre ! ... Les arbres, ce noisetier, là”
Elle : “C’es un aulne ...”
Lui : “Quelle importance ! Un aulne, un noisetier ... Vous voyez - il bouge, il tangue ! ... C’est nous, tous, qui courons, qui nous agitons, qui disons des platitudes ! C’est parce que nous ne croyons pas en la nature ! C’est une espèce de méfiance, de trop grande hâte, je ne sais pas ! Le manque de temps pour réfléchir !” (A. Tarkovsky - Le miroir - scénario littéraire)
je pensai à cette terre
à cette eau à ces tâches
vertes et bleues
aux fenêtres immenses
au silence
aux fenêtres, au silence
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4. |
De l'amour, de la colère
05:35
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Je te demande de me raconter ta journée
de m'expliquer ce que tu as fait
Je te demande de m'expliquer s'il te plait
ces trucs, ces choses que tu fais
mais est ce que je comprendrai
et qu'est ce que j'en saurai
qu'est ce que j'en ferai
Des cris, des sirènes,
de l'amour, de la colère
des cadavres les sourires et les cicatrices
de la honte, la réserve
Voir, se taire,
S'allonger par terre
regarder tes gestes
et ne plus réfléchir
accepter,
regarder comme toi,
te regarder, toi,
faire comme toi
Est ce que nous nous sommes trompés ?
Nous sommes nous menti ?
en se regardant ou en se parlant ?
A trop
se projeter,
à croire
Je tournoyai à toute vitesse,
je voyais les feux qu'on allumait
on me regardait je le savais
on murmurait, on murmurait
Assez ! Assez ! Comment osez vous ?
Comment osez vous ?
et ce verre d'eau qui vole en éclat,
l'élan, l'élan
pour ne pas tomber
pour ne pas accélérer
la culbute,
la cabriole.
Je ne vois plus, ou non, j'ai juste les yeux baissés,
ce n'est rien, cette honte, ce n'est rien
Je te demande de me raconter ta journée
Je ne vois rien mais c'est que j'ai les yeux fermés
ce n'est rien,
Je te demande de m'expliquer s'il te plait
ces trucs, ces choses que tu fais
Du soleil, les brûlures,
de la patience la vertu,
la vertu,
des respirations lentes et des sourires,
pour de vrai,
comme le vrai monde,
le petit monde seul, le seul,
où je m'allonge avec mon rien contre le tien,
où je me sers
Des cris, des sirènes, de l'amour, de la colère
des cadavres, des sourires et des cicatrices,
de la honte la réserve
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5. |
Ça
05:48
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Ca c'est un objet qui traverse le ciel
et ça, ça passe devant ma fenêtre
ça prouve que l'air est fluide et que je suis assis là
Ca c'est un objet qu'on regarde et qu'on s'étonne de suivre du regard
qu'on s'étonne de trouver si rapide
que c'est une petite chose d'ici
qu'elle se déplace vite
seule
là bas
c'est dans ce champs ouvert et si plein de lumière
qu'un objet blanc se déplace et traverse l'espace
qu'on observe sa marche, qu'on peut suivre sa trace
au trait qu'il laisse, à cette ligne droite
Mais comment, comment, en mesurer l'importance ?
Comment ?
Des choses posées,
comme des masses en mouvement
pouvoir en faire le compte
les mettre côte à côte
jusqu'à ce qu'on se rende compte
que tout bouge
toujours
que tout bouge
Et comme je hais ces pauses
et combien j'aimerai tenir le verre à moitié plein
fermement dans ma main
je sais combien nous dépendons
cet omment nous nous en défendons
en fabriquant des sens
avec des pareils
avec des ...
All I know is that you’re caught in you’re so called truth
it’s a home you’ve locked yourself into
and it’s a shame you gathered all you could
to backup all your weaknesses and to share all your fears
it’s a shame you call them family
Would you tell them, how much you’re scared and blind but shameless
it’s a shame ...
mais des consonnes changent
et changent le sens
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6. |
En silence
05:01
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je rêvai, je crois,
la plupart du temps
en silence
ou en tous cas
je ne me souvenais que très rarement
du son de mes rêves
et parfois (parfois) je sais qu'on me parlait
je me souviens que leur lèvres bougeaient
mais je n'entendais pas les mots qu'ils me disaient
même si, sans savoir comment, c'est vrai je comprenais
enfin ces mots ce n'étaient rien
il y a bien pire que ça
très rares étaient les moments de musique,
très rares étaient ces moments là,
et par exemple si
je rêvais de loups
c'était le blanc de leurs dents qui m'impressionnait
du sombre de la forêt dont je me souvenais
du nombre d'yeux qui me fixaient
même s'ils avaient grondé
qu'entre eux ils s'étaient appelés
qu'ils avaient aboyé
dans mon sommeil
leurs hurlements,
leurs gémissements,
leurs jappements,
je devais les imaginer,
il fallait les imaginer
Et enfin, qu'est ce que j'entendais et qu'est que j'inventais
et qu'est ce que je taisais mais enfin ...
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Thomas Mery Ile-de-France, France
Thomas Mery compose des chansons avec sa guitare et sa voix, une
sorte de folk intime et bousculé qui
dessine un univers poétique et
singulier. S’appuyant sur un jeu de guitare riche et précis il chante des
textes qui expriment sa fascination pour le merveilleux du quotidien,
la magie des rêves et de l’inconscient.
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